Exposition Aux origines de la Caraïbe Taïnos & Kalinagos

Aux origines de la Caraïbe Taïnos & Kalinagos
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Une exposition conçue par le musée du quai Branly - Jacques Chirac à Paris.

L’exposition Aux origines de la Caraïbe : Taïnos et Kalinagos est le fruit d’un partenariat entre la Fondation Clément et le musée du quai Branly-Jacques Chirac. Elle présente plus de 330 œuvres provenant de trente institutions culturelles de la Caraïbe, d’Europe et des Etats-Unis.
C’est la première exposition de cette envergure consacrée aux premiers peuplements ainsi qu’aux deux principales sociétés amérindiennes qui occupaient l’archipel caribéen à l’arrivée des Européens, à la fin du 15e siècle. Elle retrace plus de 6000 ans d’histoire à travers un parcours riche et documenté, mettant en lumière les cultures, les savoir-faire et les croyances de ces civilisations fondatrices.
Pour la première fois dans la région caribéenne, des œuvres majeures issues de collections prestigieuses seront réunies provenant de la Martinique, de la Guadeloupe, de Porto Rico et de la République dominicaine associées à des pièces majeures de musées allemands, britanniques, états-uniens, du Vatican et français, au premier rang desquelles les chefs d’œuvres et pièces historiques du musée du quai Branly – Jacques Chirac. Le parcours de l’exposition sera ponctué d’œuvres contemporaines, offrant un dialogue vivant entre héritage ancestral et création actuelle.
Cette exposition en Martinique, présente la totalité de l’histoire millénaire des peuples autochtones de la Caraïbe, depuis les origines, il y a six ou sept mille ans jusqu’à aujourd’hui.

Petites Antilles, Dominique
Taïno, 1200-1500,
Lithique
42,4 x 21,5 x 15,5 cm
Musée du quai Branly – Jacques Chirac. 71.1893.60.1
L’exposition Aux origines de la Caraïbe : Taïnos et Kalinagos offre une immersion unique et novatrice dans la vie et l’art des sociétés amérindiennes qui habitaient l’archipel caraïbe au moment de l’arrivée des Européens à la fin du XVe siècle, mais également sur leur passé comme sur leur devenir jusqu’à nos jours.
Quelques expositions ont eu lieu par le passé dans la Caraïbe abordant ces différentes périodes, mais il s’est agi à chaque fois de présentations au niveau d’un pays ou d’une île, avec des seules collections locales.
Quelques œuvres uniques, appartenant au Panthéon de l’art amérindien seront ainsi présentées comme le siège cérémoniel ou duho taïno du musée du quai Branly, l’urne funéraire du musée Barrois, des céramiques de la culture de Saladero, vieille de deux mille ans venant de Martinique et Guadeloupe, plusieurs chefs d’œuvre du Museo del Hombre dominicano, du Centro León et de la Fondation Garcia Arevalo de République dominicaine, des parures uniques de la Culture de la Hueca provenant de Porto Rico.
Nombre de ces œuvres sont inédites comme celles de la collection du musée de Berlin (ancienne collection du guadeloupéen Louis Guesde), ou celles issues de fouilles archéologiques récentes en Martinique et en Guadeloupe.

Grandes Antilles, Hispaniola Taïno, 1280-1400
Bois de gaïac, 42,4 x 30,36 x 71,5 cm
Musée du quai Branly – Jacques Chirac. 71.1950.77.1Am
Les Taïnos et les Kalinagos (autrefois appelés Caraïbes insulaires), tels qu’on les dénomme aujourd’hui, sont les communautés autochtones des Antilles qui, les premières, ont rencontré Christophe Colomb et les conquistadors. De ce fait, ce sont aussi celles devenues les plus connues du grand public, mais leur histoire est bien plus complexe que ce que racontent encore trop souvent de manière caricaturale les livres scolaires comme les ouvrages de vulgarisation ou les guides touristiques.

Vers 1780, Huile sur toile
Yale Center for British Art, Paul Mellon Collection
B1981.25.80
Les Taïnos, dans les Grandes Antilles, les Bahamas, et le nord des Petites Antilles, et les Kalinagos, dans le sud de ces dernières, sont donc deux sociétés autochtones qui peuplaient la Caraïbe à l’arrivée de Christophe Colomb en 1492. Au-delà des événements de cette première « Rencontre des deux mondes » et de la conquête qui en a suivi, l’exposition entend montrer combien la mer des Caraïbes et son chapelet d’îles, de Trinidad à Cuba, ont une histoire longue de plusieurs millénaires ancrée au continent sud-américain. Comme partout dans les Amériques, durant ce temps long, des migrations, des évolutions, des échanges se sont déroulés aboutissant, au fil des siècles, avec l’avènement de nombreuses cultures dont les Taïnos et les Kalinagos de la fin du XVe siècle ne sont jamais que les derniers. Ces Amérindiens caribéens, grands marins et habiles pêcheurs, jardiniers remarquables, cultivant un grand nombre des plantes aujourd’hui consommées dans le monde entier, ont développé des sociétés complexes et diversifiées, intégrées dans un large réseau d’alliances s’étendant du continent sud-américain aux Grandes Antilles.
Premiers témoins de cette rencontre des deux mondes, ces peuples amérindiens de l’archipel caraïbe ont aussi été les premiers à subir la conquête européenne. Largement anéantis par la colonisation, les guerres et les maladies, ils continuent aujourd’hui d’être présents dans quelques îles comme les Kalinagos à la Dominique et les Garifunas à Saint-Vincent, ou des descendants taïnos à Porto Rico. Ces premiers Antillais ont laissé une large empreinte et de nombreux héritages dans les sociétés créoles contemporaines.

Une exposition conçue par le musée du quai Branly – Jacques Chirac à Paris.
Commissaire André Delpuech
