EXPOSITION COLLECTIVE MARTINIQUE PICTURAL 

PICTURAL 

Du
au

La Fondation est ouverte 365 jours par an. Les expositions se visitent gratuitement de 9h à 18h30.

Infos pratiques

Le paradoxe de la peinture, c’est d’être la forme artistique la plus populaire, la plus appréciée surtout des collectionneurs, et donc la plus vendue, au point de passer pour l’incarnation parfaite de l’art.

Dans le même temps, la peinture perd progressivement sa visibilité depuis les années soixante. En effet la peinture est de plus en plus marginalisée, comme reléguée au second plan au profit de l’installation, de la performance, de la vidéo.
En outre, les lisières entre les genres artistiques ne cessent de se brouiller si bien que l’effritement des repères ne permet plus de délimiter clairement le domaine de la peinture. Aujourd’hui de nombreux artistes pratiquent la peinture entre autres disciplines. Des œuvres qui ne sont pas des peintures la mettent en scène, en analysent les codes et les gestes. Ou bien la peinture s’inscrit dans l’espace et non plus seulement dans les strictes limites du tableau. Des pratiques inédites émergent, nées de la transgression des genres et poussent la peinture par delà ses frontières. Désormais les techniques se complètent, se superposent, s’additionnent. De la fusion des genres naît l’hybridation. Enrichie de tous les langages artistiques, la peinture est désormais polymorphe.
Pictural, aux antipodes d’une rétrospective ou d’un panorama exhaustif de la peinture martiniquaise, réunit des artistes qui questionnent l’acte de peindre et privilégie les plasticiens qui tentent la conquête de nouveaux territoires de la peinture, ceux qui l’explorent et l’expérimentent : nouveaux outils, nouveaux pigments, nouveaux gestes, nouvelle insertion dans l’espace, mixité des techniques.
Ces supports, techniques, gestes, matières inusités correspondent à la nécessité de conquérir sa singularité et de renouveler l’acte de peindre. Qu’est ce qui est encore de la peinture et qu’est ce qui ne l’est plus ? Est – il encore possible de parler de la peinture au singulier lorsque les artistes imaginent de nouveaux gestes et de nouveaux pigments ? Comment les artistes de Martinique questionnent-ils et renouvellent-ils l’acte de peindre ?

Dominique Brebion