La visite de l’ancienne distillerie – aujourd’hui transformée en centre d’interprétation du rhum – permet d’en comprendre le mode de fabrication. Le bâtiment et les machines restaurés en 2005 mettent en scène, sur plusieurs niveaux reliés par des passerelles, l’ensemble du patrimoine industriel.
Vaste domaine né de la réunion de plusieurs propriétés sucrières, les terres qu’Homère Clément acquiert en 1887 sont couvertes de canne à sucre, l’or vert de Martinique. Le moulin à vapeur des lieux étant devenu obsolète, les récoltes sont livrées à l’usine centrale du François avant que l’Habitation ne construise, en 1917, sa propre distillerie. Érigé sur les ruines de la vieille sucrerie, le bâtiment est agrandi et modernisé au fil des ans, ajustant ses infrastructures à l’essor du rhum agricole et à la bonne marche des affaires.
Outre la technologie apportée aux outils, le principe de fabrication du rhum agricole Clément n’a guère évolué depuis ses origines. Noble et traditionnel… Après la récolte de la canne à sucre, les tiges sont hachées et défibrées; puis vient l’étape du broyage, actionné par une machine à vapeur. Mis à fermenter dans de grandes cuves, le jus collecté passe ensuite dans une colonne à distiller. Deux modèles du genre, exposés à la visite, illustrent une caractéristique fondamentale du rhum martiniquais: la distillation en colonne est désormais obligatoire pour prétendre à l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC).
Aujourd’hui, l’ancienne distillerie Clément réunit la mémoire du rhum, avec son patrimoine industriel et les témoignages des anciens travailleurs, au sein d’une maison de rhum toujours en activité.